Jouons à débattre sur l’Homme du futur !
Le 15 octobre 2056, à l’occasion d’une conférence de presse très attendue dans le monde entier, Claire Delage, à la tête de l’entreprise innovante Datavision, annonce l’arrivée imminente sur le marché de l’implant DATAVIZ. Ce petit bijou de la technologie rend la vue aux aveugles, la mémoire aux amnésiques et prévient l’apparition de nombreuses maladies.
Dix jours plus tard, il est sévèrement critiqué par Pierre Landry, président de l’association Euroconsom, qui lance un appel à la mobilisation pour s’opposer à sa commercialisation. Il dénonce ses effets secondaires sur la santé et son inaccessibilité aux plus pauvres exacerbant la fracture sociale. Il remet également en question sa capacité à respecter la règlementation sur la protection des données personnelles.
Le Jouer à Débattre sur l’humain augmenté[1] invite nos 16 élèves de la Masterclass à faire un voyage dans le futur et à rejouer le procès d’Euroconsom contre Datavision. Ils sont répartis en 3 groupes distincts : l’accusation, la défense et les jurés.
La défense et l’accusation, qui rassemblent avocats et témoins (député, syndicaliste, patient, médecin, membre d’un collectif ou d’une association, salarié d’une entreprise, etc), commencent par préparer leur plaidoirie à partir de ressources mises à leur disposition dans lesquelles sont « cachés » des arguments qu’ils doivent identifier, recenser, se répartir en fonction du rôle joué par chacun, s’approprier et restituer à l’oral au moment où vient leur tour de prendre la parole dans le procès. Pendant ce temps, les jurés étudient le dossier d’instruction de l’affaire et élaborent des questions visant à tester la solidité des arguments de l’accusation et de la défense, et pour faire un choix éclairé à l’issue de la délibération qui précède l’annonce du verdict.
Cette phase de préparation du procès est propice à l’observation et l’analyse de la capacité des élèves à s’approprier un scénario complexe, à imaginer et construire leur personnage, à trouver leur place dans le groupe, à coopérer, etc.
Après 30 minutes, le jeu démarre. Accusation et défense entrent successivement en scène selon le même schéma : les avocats commencent par rappeler les enjeux du procès ; ils appellent à la barre les différents témoins chargés de présenter chacun au moins un argument en faveur de la cause qu’ils servent ; les avocats finissent la plaidoirie par une synthèse des arguments évoqués au cours du procès puis concluent.
Ces mini-prises de paroles individuelles sont suivies d’un temps d’échange avec les jurés. Le temps du procès donne matière à observer et analyser la capacité de nos élèves à s’exprimer dans un bon français, à élaborer un discours structuré et fluide, à argumenter, à convaincre et s’engager, à gérer leurs émotions, à gérer les conflits, etc.
Les élèves se sont pris au jeu, et la limite entre réalité et fiction s’est progressivement effacée. Le pari est réussi. Le verdict tombe : la défense perd et l’accusation obtient gain de cause. La mise sur le marché des implants DATAVIZ ne sera pas autorisée cette année !
« J’ai beaucoup apprécié (même si ça ne s’est pas vu) cette séance de Jouer à débattre parce que le scénario du jeu de rôles était vraiment bien construit. L’accusation et la défense ont bien joué. Ses représentants étaient forts en improvisation. Après un DST, ce n’était pas toujours facile de se mobiliser, surtout sur la fin, mais cela m’a vraiment donné envie de m’investir plus pour les prochaines fois. »
Élève de la Masterclass, terminale STL Biologie-Biochimie-Biotechnologies
« J’ai aimé le procès. Mais alors que je savais ce que je voulais dire et que j’avais compris mon sujet, j’ai eu du mal à m’exprimer une fois confrontée à la nécessité de m’exprimer publiquement, en entrant dans la peau d’un personnage. Les échanges avec mes camarades de classe m’ont beaucoup aidé à être à l’aise mais je sais que la prochaine fois, il faudra qu’on fasse l’effort de se mélanger avec l’autre classe de terminale. »
Élève de la Masterclass, terminale STL Sciences physiques et chimiques de laboratoire
Nous attendons tous avec impatience nos prochains rendez-vous avec « Jouer à Débattre » prévus en janvier et mars prochains, l’occasion pour l’équipe-projet d’apprécier les bienfaits des ateliers artistiques (travail sur la voix et la respiration, improvisation théâtrale), à mi-parcours et en fin de parcours, sur l’expression et le comportement des élèves de la Masterclass.
[1] Être humain dont les performances motrices et/ou cognitives sont accrues par la technologie